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Découvert en 2012 au CERN, le Boson de Higgs n’est pas une particule comme les autres. Il est la manifestation d’un champ d’énergie qui imprègne tout l’univers, le « champ de Higgs ». C’est en interagissant avec ce champ que les particules élémentaires acquièrent leur masse. Sans lui, l’univers tel que nous le connaissons, avec ses étoiles, ses planètes et sa complexité, n’existerait pas.
Depuis sa découverte, les physiciens du CERN, notamment au sein de l’expérience ATLAS, s’efforcent d’étudier en détail les propriétés de cette particule éphémère. Une des méthodes les plus efficaces est d’observer ses « désintégrations », c’est-à-dire les différentes manières dont elle se transforme en d’autres particules plus légères. Récemment, l’observation de deux désintégrations extrêmement rares a marqué un tournant.
Isoler le signal du Boson de Higgs du « bruit de fond » colossal des milliards de collisions de protons au Grand collisionneur de hadrons (LHC) est un défi technique immense. C’est comme essayer d’entendre une note de musique précise au milieu du fracas d’un chantier de démolition. Pour y parvenir sur des événements aussi rares, les scientifiques ont combiné les données de plusieurs années d’expériences (Run 2 et Run 3 du LHC) et ont utilisé des techniques d’analyse de pointe, notamment l’intelligence artificielle.
C’est l’une des observations les plus attendues. La désintégration du Higgs en une paire de muons (des cousins plus lourds de l’électron) est incroyablement rare : elle ne se produit qu’une fois toutes les 5 000 désintégrations environ.
La collaboration ATLAS a récemment annoncé avoir trouvé la première preuve de cette désintégration avec une signification statistique de 3,4 sigmas. En physique des particules, cela signifie que la probabilité que ce signal soit une simple fluctuation statistique est inférieure à 1 sur 3000. C’est une étape cruciale avant « l’observation » officielle, qui nécessite 5 sigmas.
Encore plus insaisissable, la désintégration du Higgs en un boson Z (une des particules qui transportent la force faible) et un photon (la particule de la lumière) est un processus fascinant. Elle se produit via une « boucle » de particules virtuelles.
Les équipes d’ATLAS et de CMS avaient déjà uni leurs forces en mai 2023 pour trouver les premières preuves de ce processus. Les analyses les plus récentes, incluant de nouvelles données, ont permis d’améliorer la sensibilité et de confirmer un excès d’événements correspondant à cette désintégration.
Ces observations ne sont pas de simples lignes de plus dans un catalogue de particules. Elles sont fondamentales pour plusieurs raisons :
Même si ces nouveaux résultats sont pour l’instant en accord avec le Modèle Standard, ils ouvrent une ère de mesures de haute précision. Avec l’amélioration continue du LHC (le futur « High-Luminosity LHC »), les physiciens pourront traquer ces désintégrations avec encore plus de finesse.
Chaque nouvelle donnée nous rapproche un peu plus des réponses aux grandes questions : y a-t-il des particules au-delà du Modèle Standard ? Quelle est la nature de la matière noire ? Le Boson de Higgs est-il vraiment unique ou fait-il partie d’une famille plus large ? La quête pour percer les secrets de « la particule de Dieu » est loin d’être terminée et promet encore de nombreuses découvertes fascinantes.
Écrit par: La rédaction
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